À quoi ressemblera la télévision publique des années 2030 ? Le débat semble on ne peut plus d'actualité dans les états-majors de l'audiovisuel. Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, a fait part, selon une indiscrétion du "Figaro", de sa conviction d'accélérer sur la transition numérique de l'audiovisuel public et révélé ses objectifs pour la plateforme france.tv.
"D'ici à 10 ans, les médias TV devront faire des choix stratégiques majeurs sur le mode de diffusion de leurs contenus"
"D'ici à 2024, notre objectif est de doubler la couverture de france.tv. Nous toucherons alors plus de Français par notre plateforme que par nos antennes traditionnelles. C'est un changement total de paradigme et de modèle, qui existe déjà dans certains pays du nord de l'Europe", a-t-elle analysé lors d'un conseil d'administration ce mardi. "D'ici à 10 ans, les médias TV devront faire des choix stratégiques majeurs sur le mode de diffusion de leurs contenus", a-t-elle ajouté. Une référence au projet de Tim Davie, directeur général de la puissante BBC, service public britannique, de basculer d'ici dix ans la majorité de l'activité du groupe audiovisuel public sur le numérique.
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Comme Mathieu Gallet, ancien président de Radio France, le suggérait dans "L'opinion" cette semaine, Delphine Ernotte est également favorable au regroupement des plateformes de l'audiovisuel public sous une seule entité forte. Elle rappelait, hier, qu'elle plaidait depuis 2020 pour l'émergence d'une plateforme unique, nommée France Médias+. "Le service public aujourd'hui, c'est six marques, six plateformes, encore le double ou le triple de sites Internet... Notre ligne d'horizon est le regroupement pour accroître notre puissance", a-t-elle indiqué.
Si France Télévisions confirme à puremedias.com ces "pistes de réflexion", pour autant, la patronne de l'audiovisuel public en convient : "L'usage de la télévision en direct reste ultra-dominant. Je ne crois pas qu'un Leclerc ou un Carrefour renoncerait à ses hypermarchés aujourd'hui pour tout miser sur le drive, sous prétexte que ce dernier croît plus rapidement...".
