Au lendemain du verdict, Anne Sinclair aura probablement assez d'une main pour compter ses amis. Les soutiens éternels, ceux qui ont bien tardé à faire entendre leur voix pour défendre son mari. Les bavards, les opportunistes, les silencieux. Les absents aussi, les compagnons politiques d'antan, les amis de toujours. Qu'en restera-t-il ? Pas grand chose probablement. L'affaire du Sofitel de New-York, dans laquelle son mari est empêtré depuis le 14 mai dernier aura eu au moins cette vertu, réouvrir le carnet d'adresses du couple. Et faire le tri.
Les "amis" refont surface
Un tri sélectif, très sélectif. Anne Sinclair avait déjà dressé sa "liste noire". Après un mois d'août loin du tumulte, elle sera sans doute amenée à la sortir du tiroir pour l'annoter, la corriger. Car depuis 48 heures et l'approche du verdict - ou d'un ultime rebondissement - les "amis" refont surface. Et ils ne peuvent s'empêcher une nouvelle fois de parler. Certains ont vu le couple à New York cet été, d'autres ont l'ex-patron du FMI régulièrement au téléphone. Le plus souvent sous couvert d'anonymat, ils livrent avec une incroyable impudeur et précision le récit de ces échanges aux journalistes.
Michel Taubmann, journaliste et écrivain, auteur d'une biographie de Dominique Strauss-Kahn a été l'un des premiers à dégaîner ce week-end. Il s'est entretenu avec DSK samedi soir à New York, le raconte dans France Soir le lendemain. Dément les rumeurs les plus intimes, comme celle des distensions du couple Sinclair/DSK. Avec l'accord des principaux intéressés ? On en doute. Il confie même avoir "mené sa propre enquête". Donne des détails : "Je suis persuadé, selon les informations que j'ai pu recueillir (...) auprès de diverses sources, que DSK a eu une relation consentie avec cette femme de chambre, une relation qui n'a duré que quelques minutes – 6 minutes sans doute (...)". Selon les informations qu'il a pu recueillir... Le procureur de New York n'attendait que lui pour boucler son enquête...
Mais qui parle ?
Le Monde consacre aujourd'hui une double page extrêmement bien renseignée sur l'été du couple. Dans "Le huis clos de TriBeCa" (accès payant), on apprend le temps de sommeil de DSK (15 heures), son occupation favorite (les échecs sur son iPad), ses cours de gym avec Anne qui, précision d'une rare importance, "s'interdit de manger des rahat-loukoums, son péché mignon". On connaît les photos qu'Anne Sinclair affiche au mur de leur immense appartement, les cadeaux qu'elle reçoit, les courriels qu'elle envoie.
Mais qui parle, donne toutes ces détails à la presse, si ce n'est son premier cercle ? Quelle drôle de définition de l'amitié même si, avouons-le, ces témoins très bavards alimentent une chronique politique-judiciaire pour le plus grand plaisir des journalistes et lecteurs dont je fais partie. L'écrivain Laure Adler a été par exemple l'une des premières sources des médias au plus chaud de l'affaire. Elle se réclamait amie du couple, livrait même ses analyses psychologiques sur la situation. Avant qu'Anne Sinclair, agacée par son grand déballage, ne lui demande de se taire par SMS. Un message écrit qui se retrouve, une nouvelle fois, dans les colonnes du Monde.
