Lundi soir, Canal+ lançait la diffusion de la mini-série événement "The Pacific". Dans ce premier épisode, on rencontre nos protagonistes, et on découvre déjà leurs incertitudes et les dangers de la guerre dans laquelle ils s'engagent.
Nouvelle série de HBO tout juste arrivée en France, The Pacific nous emmène sur les traces d'une poigne de marines partis conquérir le Japon, juste après l'attaque de Pearl Harbour en 1941. Sorte de Band of Brothers de l'autre côté de l'océan, la série promet des larmes et du sang, et une bonne vieille réflexion patriotique. Mais ici, nos héros passent leur temps à se demander où ils vont, pourquoi et, au passage, s'ils en reviendront. Attention, ce résumé contient une bombardée de spoilers.
Présentations ennuyeuses
Pour entamer un premier épisode, il y a deux solutions : foncer dans l'action, quitte à s'emmêler les pinceaux et expliquer plus tard ; où prendre le temps de présenter chaque personnage, au risque de laisser traîner l'intrigue. Les producteurs de The Pacific ont choisi la seconde solution. C'est donc un enchaînement de présentations auquel on a droit pendant les 30 premières minutes.
Robert Leckie, journaliste, alias Bob pour les amis, annonce qu'il vient de s'engager dans les Marines. Il croise sa jeune voisine, à qui il promet d'écrire. Un peu lourd comme lancement, on attend donc les lettres larmoyantes aux prochains épisodes. Ca, c’est fait. John Basilone, lui, est déjà militaire. Reçu avec les autres sous-officiers par son général, il reçoit sa mission : botter le cul aux Japonais. Le ton est donné. Préparés à être des bouchers, on leur annonce leur envoi dans un archipel dont ils ignorent jusqu'à l’existence, quitte à laisser Hitler poursuivre son oeuvre de son côté. Et comme le dit le général, Joyeux Noël, et bonne année 1942 !
Pourquoi va-t-on dans le Pacifique ?
John est prêt à partir. Son frère, Georges, doit d'abord passer par le camps d'entraînement, tandis qu'un troisième reste à la maison. C'est le moment des adieux, comme pour Robert, que son père laisse sur un parking, essayant de masquer le fait qu'ils ne se reverront peut-être plus. Une scène tire-larmes classique mais réussie, baignée dans la pénombre et la pluie qui suivront pendant plusieurs années les soldats sur le front.
Puis arrive le troisième protagoniste, Eugène Sledge, jeune adolescent fragile que son médecin de père refuse d'envoyer au combat. Un adieu à son ami Sydney Phillips qui, lui, part au combat, et nous retrouvons nos militaires sur le pont. Sydney Phillips et Robert Leckie sont prêts, et toujours les mêmes questions. Quelqu'un sait-il vraiment pourquoi nous sommes là ?
La beauté de la guerre
Passées 20 minutes arrivent donc les premières scènes d'action, et un débarquement aux faux airs du soldat Ryan, vomis, panique et mains tremblantes comprises. Spielberg est passé par là. Puis le régiment s'enfonce dans la jungle à la recherche de japonais.
Nouvel exemple de l'absurdité de cette guerre, leur première victime sera un des leurs, un militaire levé en pleine nuit pour aller pisser. S'en suivent quelques batailles, de nombreux morts, les premiers doutes... et la lettre de Robert Leckie à Vera. Ben tiens, on n’aura même pas attendu l’épisode numéro 2.
Sydney Phillips, lui, en reçoit une d’Eugène Sledge, qui explique à quel point il doit être fier de servir son pays ici. Sydney n’a pas l’air du même avis. Au-delà de ces premières scènes bluffantes de réalisme, de ces tirs dans la nuit dignes du Soldat Ryan, une autre trame, sans doute plus forte, se dessine en dessous : les stigmates qu’une guerre peut laisser. Et les marines, de chanter tous en coeur, en s’enfonçant dans la jungle, "dans quoi tu t'es fourré ? Dans un sacré merdier".
